mercredi 24 février 2016

Lettre à mes fils


Aujourd'hui me vient l'envie d'écrire à mes garçons. Ils ne pourrons bien sûr pas lire tout de suite cet article, mais un jour viendra où j'aurais le courage de le leur dire.

J'ai mis au monde deux garçons. Le premier Candide, était attendu, peut nous importait le sexe de ce bébé qui allait venir remplir notre foyer avec un peu plus de vie. Un premier petit garçon, parfais m'étais-je dis au plus profond de moi, je ne me sentais pas prête à "recevoir" une petite fille. Je ne me sentais pas prête à partager mes savoirs de femme à une petite fille, je ne me sentais pas prête à affronter une rivalité mère-fille, je ne me sentais pas capable non plus de transmettre tout ce qu'une maman transmet à sa fille.

Ainsi, ce petit garçon est entré dans nos vie, nous a fait grandir toujours un peu plus chaque jours. Nous lui transmettons toutes nos valeurs, toutes nos émotions et tous nos savoirs pour faire de lui un être libre, assumé et confiant.

Et puis il y a eu la maladie. Celle du mari, celle qui fait peur, celle que l'on ne veut pas accueillir, jamais, au sein d'une famille, toute neuve de surcroit. Et puis il a fallu faire avec, chaque jours je me suis raccrochée à ce petit bonhomme qui donnait tous les sourires qu'il avait pour me donner du courage. Et puis il y a eu cette autre annonce effrayante, "peut-être ne pourra-t'on jamais avoir de deuxième enfant de façon naturelle". Encore un coup sur notre petite tête, mais le petit être tout rose était bel et bien là pour nous maintenir à la surface et heureusement.

Ensuite est venu le temps de la légèreté, la légèreté d'une rémission, la légèreté du quotidien qui se poursuit malgré tout, qui surmonte tout. La légèreté de notre premier fils qui grandissait et devenait petit garçon. Un petit garçon prudent, plein de joie et de malice, pas trop témérère mais très curieux et imaginatif.

Et puis nous avons décidé de tenter le coup une seconde fois. Nous avons décidé de faire confiance à la nature. Nous avons décidé d'agrandir notre famille, notre foyer. Bien sûr le plus important était alors que ça marche. Fille ou garçon peut nous importait tant que nous pouvions engendrer un nouveau petit être, un petit frère ou une petite soeur à Candide.

C'est arrivé, ça a marché pour notre plus grande joie à tous les trois. C'est alors que tout le passé s'est un peu effacé dans ma tête et que je me suis mise à espérer doucement avoir une petite fille. Nous avions déjà un garçon, maintenant, accueillir une petite fille était tout fait envisageable, équilibrant. Nous n'avons pas voulu connaître le sexe non plus cette fois-ci, je ne voulais pas me projeter, je voulais vivre cette deuxième grossesse comme elle se doit, tant attendue et espérée elle aussi.

Le jour de l'accouchement, un accouchement comme dans mes rêves, comme je me l'était imaginé celui-ci, naturel et tranquille, nous avons donc accuillis notre deuxième fils, Élie.
J'avoue que j'ai eu quelques secondes de déception, faible déception mais déception quand même. Et puis la petite bouille m'a regardé avec ses yeux profonds et là, la magie de la parentalité, la magie de la fusion mère-enfant a opérée. Oubliés les rêves de petite fille, les robes et les poupées roses. Ce petit mec était bel et bien dans mes bras en pleine santé.

Aujourd'hui je suis ravie de mes deux fils. L'un est tranquille, curieux et imaginatif quand l'autre est incroyablement perspicace, souriant, inspirant un respect hors du commun. Ce deuxième fils à une vielle âme au fond de lui, plusieurs personnes me l'on dit, plusieurs personnes l'on vu. Il a quelque chose de spécial et c'est ce qui nous fait pousser des ailes. Il nous fait grandir encore plus que son grand frère, il nous pousse à le respecter au plus profond de lui et de nous.

Aujourd'hui, je suis la seule femme dans cette maison, la seule princesse qui se sent tellement belle aux yeux de tous ces garçons, ça n'a pas de prix!


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